Témoignage d’Aline au centre d’accueil pour enfants

Ça y est, c’est le grand jour, nous sommes le mercredi 8 février. Je me suis levée à 8h, mes parents vont venir me chercher, direction l’aéroport Paris Roissy Charles de Gaulle, mon avion décolle ce soir à 18h55 et demain je me réveillerai à l’atterrissage à Katmandou. Cela fait des mois que je prépare ce voyage, depuis début janvier les préparatifs se sont intensifiés et enfin la valise est bouclée,  je suis prête à embarquer, remplie d’émotions tant ce voyage me tient à cœur. J’ai tout prévu, mes produits d’hygiène, mes habits, des activités pour les enfants, mes médicaments… bref, le minimum pour m’assurer un minimum de confort, en ayant emporter comme je le pensais mes produits de première nécessité qui me paraissait essentiels à mon séjour là-bas.
Je quitte mes parents avec émotions et je vais pour embarquer, premier rebondissement, mon avion pour Istanbul a 1h30 de retard, je rate alors ma correspondance pour Katmandou, il est 2h du matin. Le prochain vol est à 20h15 le soir même, une petite nuit blanche s’improvise dans l’aéroport d’Istanbul. Je suis très déçue, inquiète de ne pas arriver à destination. On m’assure que ma valise me suivra dans le prochain vol. Le stress monte car j’aurais de nouveau une correspondance et j’ai peur de ne pas arriver à Katmandou. Je prends mon second vol et soulagée j’atterris à Katmandou le lendemain à 9h00. Cependant, pas de valise à l’horizon, fatiguée par le manque de sommeil, 3h en 48h, je me suis alors sentie désemparée, un peu découragée, comment allais-je faire sans vêtements de rechange, serviettes de toilette, médicaments… c’est mon premier grand voyage à l’autre bout du monde.
Je suis alors accueillie par Dil et Sidonie au courant de mes mésaventures. A leur contact et leur accueil, je me suis sentie apaisée et réconfortée. Ils me font visiter le centre d’accueil, je rencontre les Didi adorables puis après un bon repas préparé par leurs soins,  nous partons pour l’école d’Akashgangha. Sidonie me présente les classes que je vais avoir. Les enfants se lèvent et chantent pour me souhaiter la bienvenue, Sidonie les avait prévenus. Leurs sourires éclatants, leurs joies de vivre m’émeuvent profondément. Après une visite de Bodanath accompagnée de Sidonie et de Mathis, nous rentrons au centre et je fais alors la connaissance des enfants. Leur accueil me submerge. Je ne connais pas encore toutes les histoires de ces enfants mais je suis frappée par leur joie de vivre et déjà je suis très touchée.
Ainsi, toutes mes mésaventures se sont envolées. Et c’est comme-ci dès mon départ de France j’avais reçu mon premier ENSEIGNEMENT BOUDDHIQUE : DETACHEMENT MATERIEL et LACHER-PRISE. Lâcher prise, accepter les événements que nous ne pouvons contrôler. Détachement matériel, je n’avais pas ma valise mais moi j’étais là, je suis bien arrivée. Aujourd’hui cela fait 3 jours que je suis arrivée et je me suis rendue compte que je n’avais pas besoin de tout ça, je ne vous cache pas que je serai contente de retrouver ma valise, histoire de mettre des vêtements propres et surtout pour avoir les affaires que j’ai emmenées pour les enfants afin de pouvoir leur proposer des activités. Mais quoiqu’il arrive, on se débrouille, on trouve des solutions simples et on profite de l’instant présent avec les enfants, l’important c’est d’être. Il me tarde de commencer l’école demain et de savourer chaque instant avec ces petites bouilles d’amour