« Il est 16h et c’est enfin l’heure. 6 Novembre 2018, cinquième et dernier jour des festivités. Depuis une petite semaine, je vis au rythme du festival le plus important pour le peuple Newar : Tihar. Chaque jour est dédié à un animal ou à une personne différente. Le cinquième jour, c’est le plus important, celui des frères.
Sur une cinquantaine d’enfants avec qui je vis au quotidien, une vingtaine est restée au DSA. Aujourd’hui nous mettons les garçons à l’honneur et tout le monde est super excité. La tradition est de peindre au sol des mandalas et de les décorer avec plein de petites perles de toutes les couleurs. On y met au centre des offrandes. Toute la maison s’active, les filles sont en cuisine à la conception de bougies en pâte de riz. L’ambiance est à la fête, l’excitation est présente. On chante, on danse, on s’habille et on rit.
18h, ça commence. Toute la famille nous a rejoint pour célébrer tous ensemble les frères. Tous les garçons s’installent en ligne devant les offrandes, l’une des soeurs de la famille commence alors la cérémonie qui consiste à dessiner une Tika multicolore sur chaque front des enfants. Tout le monde est attentif. Les sourires sont collés sur tous les visages, les garçons sont super fiers. Toutes les filles sont aux petits soins. Après les offrandes, c’est au tour de la “petite” quinzaine de plats d’être servis à chaque enfants. La tradition veut que les garçons mangent tous ensemble une énorme assiette de plats traditionnels. Tous ces enfants avec qui je partage le quotidien depuis plusieurs semaines font, le temps d’une journée, partie intégrante de ma famille. J’ai aussi eu l’honneur d’avoir une grosse assiette et j’ai moi aussi eu droit à une jolie Tika sur le front. Les filles ont mis leurs plus beaux saris, les couleurs sont incroyables dans cette cours du DSA. Cette journée a été magique. Vivre des traditions aussi importantes pour cette famille et tous ces enfants a été un privilège incroyable pour moi.
J’ai vécu un mois au sein du DSA, dans la famille du directeur. D’un accueil et d’une gentillesse rare. Ils m’ont ouvert leur porte et m’ont accueilli comme si j’avais toujours été l’une des leurs. Vivre les moments les plus intimes de leurs traditions a été pour moi une expérience magique, hors du temps.
C’était une première expérience dans l’humanitaire. Une expérience pleine de joie, de surprise, de rires et d’émotions. Merci à AILLEURS SOLIDAIRES. Le Népal restera une parenthèse extraordinaire pour moi. C’est avec une certaine émotion que je suis rentrée en France, avec la certitude que je reverrai le Népal, très bientôt.
Magnifique témoignage Mathilde ! Et extrêmement réjouissant 🙂
A te lire, on s’y croirait et le partage, s’il n’est pas temporel, il l’est pleinement dans le cœur… Il permet en outre de rappeler, si cela était nécessaire, les magnifiques actions d’Ailleurs Solidaires et liens de confiance tissés avec ces structures népalaises.
(Et puis, juste comme cela pour agacer certains, il faudrait aussi leur parler de la “journée de la femme” Et en faire une fête ??!! Ce serait sympatoche 😉 )
Bon allez, j’arrête mes bêtises et te remercie encore de ce beau témoignage. Bien cordialement Dudule Véro