Témoignage Népal – Lauraline

« Celui qui voyage sans rencontrer l’autre ne voyage pas, il se déplace. » (Alexandra David-Neel)

Le mot que je retiens pour décrire mes cinq semaines passées en tant que bénévole au Népal c’est le mot, rencontre.

Tout d’abord la rencontre avec l’association Ailleurs Solidaires, son directeur Jean-Frédérique et son vice-président Olivier. Une association humaine et accessible qui nous soutient dans notre projet.

Ensuite la rencontre avec un pays, une culture, des coutumes et des traditions. Un pays magnifique dont on ne peut que tomber amoureux.

Enfin une multitude de rencontres sur place. La population népalaise est d’une grande bienveillance. La famille Maharjan, dont le père dirige le Disabled Service Association (DSA), accueille avec une grande convivialité les bénévoles durant leur séjour. J’ai notamment eu la chance de découvrir à leurs côtés le festival de Tihar ou fête des lumières, cinq jours rythmés de célébrations et de traditions. La rencontre d’autres bénévoles, qui a aussi donné naissance à une belle amitié. Et toute une série de magnifiques rencontres dans les différents centres soutenus par l’association, des rencontres marquées par le partage, les rires et les sourires des enfants, malgré leur quotidien pas toujours facile….

 

En effet, le Népal, bien que trois ans après, est encore très marqué par le séisme de 2015. Lorsque l’on se promène dans les villes et les villages, on peut voir de nombreuses maisons effondrées ou inhabitées car précaires. Le Népal vit principalement de l’agriculture et la pauvreté touche encore beaucoup de Népalais.

 

 

 

Mon aventure a débuté dans le Disabled Service Association. Ce centre, situé à Bungamati, accueille des enfants en situation de handicap (enfants sourds et muets, aveugles, handicaps moteurs). Au Népal, le handicap est encore perçu de façon très négative par une grande partie de la population. Certains enfants sont alors rejetés ou mis de côté par leur famille. Dans ce centre j’ai rencontré des enfants très souriants, pleins de joie et toujours partants pour s’amuser. J’ai pu m’initier au langage des signes et ai partagé leur quotidien, la préparation pour l’école, les devoirs, les jeux, etc.

 

Etant sage-femme, je suis formée aux soins médicaux. En plus de soins prodigués au DSA, je me suis rendue, trois jours par semaine, dans un village voisin dans l’école publique Shree Chandi Devi Basic School pour des consultations médicales. En effet l’association y a créé un dispensaire tenu uniquement par les bénévoles ; donc sans bénévoles, pas de consultations ! Il est ouvert à l’ensemble du village, bien que les principaux « patients » restent les écoliers. Le directeur de l’école m’a chaleureusement accueillie et était d’une grande aide pour les traductions lorsque les plus jeunes enfants ne parlaient pas anglais. En effet, faute de moyens financiers, il n’y a pas de professeur d’anglais. Ainsi, depuis peu, les bénévoles peuvent venir donner des cours d’anglais dans les classes.

 

 

 

 

 

 

Au Népal, comme dans beaucoup de pays d’Asie, la puberté est un sujet tabou et de nombreux mythes et croissances erronés perdurent : « le sang des règles est impur, il faut donc dormir dehors de la maison et ne pas aller à l’école durant les menstruations », etc. C’est pour cette raison qu’avec Fanny, une autre bénévole, nous avons réalisé dans cette école deux interventions de sensibilisation à la puberté chez les jeunes filles dès 11 ans. A l’aide d’une affiche réalisée sur place, de dessins et de jeux nous avons abordé quelques notions de base sur la puberté, l’importance de l’hygiène, les mythes à ne pas croire, etc. J’ai vraiment adoré ces séances avec des jeunes adolescentes attentives bien que, comme tout enfant, parfois un peu dissipées…

 

Première intervention : découverte du sujet avec un quizz en groupe et des apports théoriques

Deuxième intervention : renforcement des notions et des messages-clés avec des jeux

Quelques jours avant mon départ, je me suis rendue, accompagnée d’une autre bénévole et d’Olivier, dans l’orphelinat Pabitra Samaj Sewa en périphérie de Katmandou. La rencontre qui m’a le plus marquée est celle de ce petit garçon en photo. Il s’appelle Abaj et vivait seul dans la rue, avant d’être recueilli dans ce centre. Lors de ma visite, j’ai montré à la directrice du centre comment soigner cet enfant, dont la peau était couverte de plaies et de lésions de grattage dont la plupart étaient infectées. Le sourire qu’Abaj nous a offert en guise de remerciement était particulièrement fort et émouvant. Dans le taxi nous reconduisant à Bungamati, j’ai décidé de devenir sa marraine.

En effet, il est possible, grâce à l’association Ailleurs Solidaires de soutenir et d’accompagner des enfants dans les différents centres, grâce à un système de parrainage qui permet aux enfants les plus pauvres d’avoir accès à une scolarité.

C’est le cœur rempli d’émotions et des souvenirs plein la tête que j’ai quitté le Népal fin novembre. Cette expérience a vraiment été pour moi une des plus belles, notamment grâce à l’authenticité et la sincérité des personnes rencontrées. Pour ceux qui hésitent peut-être encore avant de se lancer, je n’ai qu’une chose à vous dire :  n’hésitez plus !

 

Cérémonie de Bhai Tika au DSA (cinquième jour du festival de Tihar) : les frères reçoivent la bénédiction de leurs sœurs

4 commentaires :

  1. Magnifique témoignage Lauraline 🙂
    Comme le dit Claire tu as les mots justes et ton récit exprime un vécu plein d’émotions et de découvertes. Ce partage permettra ainsi de faire découvrir l’action d’Ailleurs Solidaires, discrète, sans tapage mais ô combien efficace. Aussi, le Népal et ses enfants lumineux malgré la dureté de leur conditions de vie.
    Encore bravo pour ton implication auprès d’eux 😉

  2. Quel bonheur de lire ton témoignage, Lauraline.
    Tu décris le Népal, le DSA, l’orphelinat, l’association Ailleurs-Solidaires…avec des mots justes, chargés d’une telle authenticité.
    Par expérience, et comme tu le dis : “N’hésitez plus”, allez découvrir une population qui vit au rythme de la nature, avec le sourire aux lèvres et la lumière dans le regard.
    “Le monde change chaque fois que quelqu’un partage” (Abbé Pierre).
    Claire

  3. Magnifique témoignage, merci Lauraline pour ton bel engagement Catherine

  4. Que ces belles actions, ce bel enthousiasme continuent à être fructueux ! Félicitations !

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