En pays Tamang : l’école Shree Laxmi Narayan

Carte des ethnies du Népal

LE PAYS TAMANG

Ailleurs Solidaires visite souvent le pays Tamang, au cours de ses voyages au Monastère de Namo Buddha ou à Balthali, sur des parcours de trek de moyenne montagne parmi les plus beaux au monde, selon Lonely Planet.

Les Tamangs sont une ethnie, essentiellement bouddhiste, de 1,5 millions d’habitants (6 % de la population du Népal), parlant les langues éponymes (il y a plusieurs dialectes), d’origine tibéto-birmane ; leur culture est essentiellement tibétaine.

Jusque dans les années 50, ils étaient ostracisés par le pouvoir royal, qui leur interdisait tout emploi dans la fonction publique, l’armée, la police. Le développement de cette région s’en ressent encore, même si le gouvernement fait ce qu’il peut pour y remédier.

C’est une des ethnies très pauvres du Népal, vivant des travaux agricoles à flanc de montagne (sans moyen d’irrigation, donc avec des rendements très faibles), ce qui a souvent poussé certains de leurs membres à s’enrôler dans les redoutés corps armés britanniques Ghurkas. Aujourd’hui, nombre d’entre eux sont contraints à l’exil, au moyen-orient ou à Singapour, car ces montagnards sont considérés comme de grands travailleurs.

Par ailleurs, 1/3 des victimes des tremblements de terre de 2015 étaient Tamang, et 2/3 des 600 000 bâtiments ou maisons détruits le furent dans leur zone : on en voit les stigmates partout, même si l’action de reconstruction, de l’UNICEF notamment, est sensible. L’isolement et l’éparpillement des habitats rend cette reconstruction très difficile, et lente, d’autant plus que les routes sont principalement en terre battue, impraticables en temps de pluie (mousson).

Leur vie est rude : pas d’eau courante, parfois de l’électricité, avec de très longues et fréquentes coupures surtout en hiver. Aux abords de Namo Buddha, les températures grimpent au dessus de 30° en été, et descendent sous les -10° en hiver. La misère est omniprésente.

Ce sont des gens humbles et très conviviaux (nous avons été invités plusieurs fois à partager leurs mariages) et leur douceur tranche avec l’âpreté de leurs conditions de vie.

L’ECOLE SHREE LAXMI NARAYAN

C’est dans ce pays Tamang, à 20 minutes à pied de Namo Buddha, que se trouve la Shree Laxmi Narayan Secondary School : il s’agit d’une école de 360 élèves des environs, âgés de 2 à 18 ans, préparant au Ten (notre feu BEPC) et au SLC (notre baccalauréat).

Les enfants sont, sans exception, tous issus de familles pauvres, avec beaucoup de filles : dès qu’une famille a un peu d’argent, elle place son enfant -et les garçons en premier- dans une école privée plus cotée.

Les enfants viennent à l’école à pied en empruntant les sentiers escarpés, et cela prend deux heures et demi à certains (c’est tout à fait la série documentaire « les chemins de l’école »).

Les infrastructures de l’école se résument au minimum : des salles de classe dotées d’un tableau, de bancs et tables. Pas d’électricité dans les classes, pas d’eau courante (ni de toilettes de ce fait) -juste un container d’eau pour boire-, aucun aménagement. L’équipe pédagogique est composée de 20 personnes, dont 17 professeurs et le principal. Une radio offerte par l’UNICEF, que l’on remonte à la main, est le seul équipement « moderne ».

Quand on demande à l’équipe pédagogique quels sont les besoins des enfants, la réponse est, par ordre de priorité :

– un repas à midi ;

– des chaussures style baskets, pour arriver plus vite à l’école et avoir moins froid aux pieds (ils viennent en sandales, pieds nus) ;

– des anoraks et vêtements chauds, pour « tenir le coup » dans les salles de classe en hiver, et avoir moins froid durant les trajets ;

– des fournitures scolaires ;

– des sacs pour aller à l’école ;

– soulager les familles de l’achat d’un uniforme et d’un survêtement.

Quand on demande à l’équipe pédagogique de quoi l’école a besoin en priorité, la réponse est, dans l’ordre  :

– des livres et manuels scolaires, que les enfants pourraient emprunter ;

– un ordinateur et l’accès à internet, pour ne plus être isolés du reste du monde ;

– des panneaux solaires, afin d’avoir une source d’électricité, qui plus est fiable car les coupures sont nombreuses et longues (plusieurs jours parfois) dans les montagnes ;

– du petit matériel de sciences (biologie, électricité, physique) ;

– du matériel audio, pour faire écouter cassettes audio (oui…) ou CD ;

– un vidéo-projecteur.

Il en est ainsi dans toutes ces écoles de montagne, comme aussi une petite école maternelle/primaire, juchée au sommet d’une montagne (seul endroit à peu près plat, donc où l’on peut construire), elle aussi non loin de Namo Bouddha, et qui comprend une cinquantaine d’enfants.

Plus on connaît le Népal, plus on l’aime, mais aussi plus on est confronté à la réalité de ce pays qui est le plus pauvre d’asie. Et plus on comprend la raison d’être d’Ailleurs Solidaires.

PS : vous pouvez aussi consulter ces liens

http://vincphotographie.weebly.com/neacutepal–le-peuple-tamang.html

https://en.wikipedia.org/wiki/Tamang_people

2 commentaires :

  1. Catherine Boutemy

    Merci pour ce bel article, Ailleurs Solidaires a encore beaucoup à proposer à ces courageux Tamang Catherine

  2. PRUVOT Véronique

    Un grand merci aussi pour ces détails de l’histoire du pays Tamang. Ils permettent de mieux comprendre et de restituer une réalité qui se noie dans le tourbillon de nos vies…
    (Quant à la liste des besoins de l’école, elle va nous donner un fil conducteur pour préparer nos valises lors du prochain voyage !!! ) La phrase de conclusion résume parfaitement la démarche de l’association au Népal et c’est pour cela aussi que l’on a envie de vous accompagner..C’est un vrai bonheur d’avoir croisé votre route !! 😀
    Dudule

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